
C'est ma plus grosse réalisation en loomigurumi, trouvé sur un groupe Facebook ( https://www.facebook.com/groups/1538164136442349/ ) à l'origine le patron est en laine :) Pour vous donner une idée de la grosseurs la tête et les 4 boules du corps sont composés chacune d'une boule de polystyrène de 8 cm et la dernière d'une boule de 7 cm Dimension au final : - longueur total : 53 cm -hauteur : 20 cm largeur : 17 cm Nbre d'élastique : 5720 environs (soit 9.54 paquets...
Folie-Vintage-1966, Posté le lundi 25 mai 2015 11:46
Bonsoir
C'Est Avec L'Amitié
Et Des Ondes Positives
Que Je Passe Te Souhaiter..
Une Très Bonne soirée
Une douce nuit
Bisous (l) Janine (l)
──────▄▌▐▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▌
───▄▄██▌█ (l) TRES BONNE SEMAINE (l)
▄▄▄▌▐██▌█ ░░░░(l) GROS BISOUS (l) ░
███████▌█▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▌
▀(@)▀▀▀▀▀▀▀(@)(@)▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀▀(@)
.。..。.✿*゚‘゚・✿.。. * *.:。✿*゚’゚・✿ *.:。✿*゚’゚・✿.。..。.
suzy524, Posté le lundi 25 mai 2015 09:16
bisous
suzy524, Posté le lundi 25 mai 2015 09:16
te souhaite une bonne journée
suzy524, Posté le lundi 25 mai 2015 09:16
j'avais pleins de monde
suzy524, Posté le lundi 25 mai 2015 09:15
désolé pas pu passer hier
suzy524, Posté le lundi 25 mai 2015 09:15
moi sa va
suzy524, Posté le lundi 25 mai 2015 09:15
tu vas bien?
suzy524, Posté le lundi 25 mai 2015 09:14
ici il pleut
suzy524, Posté le lundi 25 mai 2015 09:14
coucou sa va?
passionducrochet, Posté le lundi 25 mai 2015 07:26
_.-*♥*-._♪_.-*♥*-._
.......Coucou
Ma petite visite pour te souhaiter
une bonne semaine à toi aussi
Bonne après midi
.....Bizzzz, Jany
_.-*♥*-._♪_.-*♥*-._
GEORGINOU1, Posté le lundi 25 mai 2015 06:07
coucou
je passe te souhaiter
un bon début de semaine
un bon lundi de pentecôte
une bonne journée
des gros bisous
L-A-I-K-A, Posté le lundi 25 mai 2015 06:01
bonjour
je te souhaite un bon lundi de pentecote
bisous
pat
pattybijoux, Posté le lundi 25 mai 2015 05:50
Angélus
IV
Or le printemps avait sept fois fleuri ; l'été,
Dardant sur les blés mûrs son or diamanté,
Avait sept fois donné sa moisson, et l'automne
Sa vendange, et l'hiver sa neige monotone.
Auprès des deux vieillards l'enfant avait grandi,
Mais sans prendre cet air libre, vif, étourdi,
Ce goût des jeux bruyants et ce doux caquetage
Qu'on trouve d'ordinaire aux garçons de cet âge :
Sa grâce ? les enfants sont toujours gracieux ?
Était comme voilée et craintive ; ses yeux
Cachaient une douleur dans leur azur sincère ;
Il était pâle et doux comme une fleur de serre ;
Son sourire était rare et contraint. Souffrait-il ?
Peut-être ; mais d'un mal bien lent et bien subtil,
Et qui, ne s'exprimant jamais par une plainte,
Ne pouvait éveiller l'affectueuse crainte
Des deux vieillards naïfs, qui trouvaient justement
L'enfant, dans sa douceur malade, plus charmant.
Pourtant, s'il suffisait, pour que la fleur qui pousse
Embaumât le jardin d'une haleine plus douce
Et pour que l'enfant prît des forces chaque jour,
D'un rayon généreux de soleil et d'amour,
Angelus, qu'entourait deux fois l'amour d'un père,
Aurait dû, tout pareil à la fleur qui prospère,
S'épanouir en fraîche et robuste santé.
Si le baiser longtemps et souvent répété
Faisait éclore seul les roses sur la joue ;
Si la bonté d'un c½ur d'aïeul qui se dévoue,
La tendresse tremblante et toujours en éveil,
Le front à cheveux blancs penché sur le sommeil,
Suffisaient pour servir de garde et de défense
A ce fragile espoir qu'on appelle l'enfance,
Angelus, délivré des langes du berceau,
Aurait dû s'élancer, léger comme un oiseau,
Par la nature et faire en courant bien des lieues,
Fou des insectes d'or et des fleurettes bleues,
Heureux, libre, voulant tout sentir, tout saisir,
Tout connaître, cédant à l'avide désir,
Tapageur, les cheveux emmêlés par les branches,
Mordant les fruits trop verts de toutes ses dents blanches,
Faisant rire avec lui les échos du chemin
Et prenant sans effroi des bêtes dans sa main !
Mais non ! le jeune fils des deux vieux, au contraire,
Par aucun jeu d'enfant ne se laissait distraire.
Souvent, ouvrant ses yeux étonnés et chercheurs,
Il regardait passer les enfants des pêcheurs,
Qui, lorsque revenait la saison douce et belle,
Allaient au bois voisin, en longue ribambelle,
Cueillir des mûres ou chasser les papillons.
Il regardait passer ces gaîtés en haillons,
Qui couraient les pieds nus et d'aurore coiffées,
Et ces blouses, et ces culottes étoffées
De grands-pères, et ces cheveux blonds sans bonnet,
Leur faisait un sourire, et puis s'en revenait,
Marchant à petits pas, rêveur et solitaire,
Tout seul, dans le jardin calme du presbytère.
Quand il voyait l'enfant revenir et s'asseoir,
Son père le soldat, qui tenait l'arrosoir
Ou passait le râteau sur quelque plate-bande,
En écoutant au loin chanter la folle bande,
Grommelait, de son air affable et belliqueux :
« Voyons donc, fainéant, va jouer avec eux. »
Mais l'enfant, sans prêter l'oreille aux cris de fête,
Soupirait, secouait négligemment la tête
Et s'approchait du vieux pour lui dire : « Pourquoi ?
Je m'amuse bien mieux quand je suis avec toi. »
Puis Angelus passait bien des heures à lire ;
Et le savoir n'est pas le père du sourire.
Il lisait trop. D'abord ce désir curieux
Avait rendu le bon curé tout glorieux :
Tel le semeur qui voit prospérer ses semailles.
Ce jeune esprit déjà plein d'heureuses trouvailles,
Ces prompts étonnements, ces vives questions,
Au vieux prêtre inspiraient quelques ambitions,
Car Angelus avait toujours aimé le livre.
A peine avait-il eu jadis besoin de suivre
Le doigt ridé qui montre en tremblant l'alphabet.
Le piège était tentant ; le bonhomme y tombait,
Et parfois sa science était tout étonnée
Quand l'enfant, sachant plus que la leçon donnée,
Avec son éternel « Pourquoi ? » l'embarrassait.
Il ne comprenait pas le danger : il laissait
Angelus absorbé dans ses livres d'estampes,
Et n'apercevait pas palpiter à ses tempes
Les rêves trop pesants pour ce jeune cerveau
Avide avant le temps d'étrange et de nouveau.
Et chaque jour, malgré le calme de l'asile
Où sa vie aurait dû couler, pure et facile,
Dans les fleurs en été, près de l'âtre en hiver,
Malgré le souffle sain et puissant de la mer
Qui caressait son front sans y mettre le hâle,
Angelus devenait plus souffrant et plus pâle ;
Et de ce mal visible à peine, mais profond,
Les vieux ne savaient rien, presque contents au fond
? Car chez les plus aimants l'égoïsme sommeille ?
Que cette enfance fût moins fraîche et moins vermeille,
Mais plus tendre et toujours présente à leur foyer.
Tous deux s'étaient hâtés bien vite d'oublier
Leurs doutes de jadis. On leur eût fait offense
De leur dire à présent ce qu'il faut à l'enfance.
Ils croyaient seulement que leur fils n'était pas
Un être comme un autre, et se disaient tout bas
Que leur affection avait fait ce prodige.
Ils étaient étonnés de leur ½uvre ; et, que dis-je !
De cette ardeur précoce, où déjà s'épuisait
Angélus, leur orgueil paternel s'amusait.
Hélas ! leur ignorance était seule coupable,
Non pas leur c½ur ; et tout ce dont était capable
De soin, de dévoûment et d'amour, en effet,
Leur vieillesse naïve et bonne, ils l'avaient fait.
Mais malgré tout, malgré leur charité divine,
Ils n'avaient pas appris ce qu'il faut qu'on devine ;
Et leurs cerveaux, trop froids, ne pouvaient plus avoir
L'instinct, bien plus puissant encor que le savoir.
Car la grande Nature est jalouse : elle exige
Qu'on ne s'écarte pas des règles qu'elle inflige,
Et ne fait si chétif l'enfant qui naît au jour,
Que pour qu'il soit aimé d'un plus prudent amour
A cause des soucis et des craintes qu'il donne ;
Elle veut que cet ½il flottant et qui s'étonne
Ne puisse supporter l'immense éclat des cieux
Sans l'avoir vu d'abord reflété par les yeux
De la mère, qui veille à côté de la couche ;
Elle veut que, cruelle et rude, cette bouche
Pour y boire le lait morde à même le sein ;
Elle ordonne, dans son immuable dessein,
Un travail réciproque à tous ceux qu'elle affame,
Aux mères pour l'Enfant, aux époux pour la Femme ;
Elle ne peut avoir pitié des célibats ;
Ni les autels sacrés, ni les nobles combats
Ne sauraient un instant plier sa règle austère,
Et toujours elle dit : « Malheur au solitaire ! »
Oui, ces deux justes, oui, ces excellents vieillards,
Dont tous les battements de c½ur, tous les regards
Étaient pour cet enfant adorablement triste,
Ne voyaient pas, dans leur amour presque égoïste,
Que pour cet être, espoir de leur humble maison,
Leur étreinte était une étouffante prison ;
Que sur ce faible front leur sénile tendresse
Appuyait trop longtemps la trop lente caresse ;
Qu'Angelus en souffrait, et que chaque baiser
Venait encore plus l'abattre et l'épuiser ;
Qu'à son sourire, fleur exquise de sa lèvre,
Volaient les papillons obsédants de la fièvre,
Et qu'enfant pressentant déjà le séraphin,
Sans regret et sans plainte il se mourait enfin.
Car Angelus, nature affectueuse et douce,
Ignorait tout à fait le geste qui repousse.
A ces baisers mortels, dont il était brisé,
Toujours il présentait son sourire lassé
Et se jetait au cou du soldat et du prêtre.
On meurt d'être aimé trop comme de ne pas l'être,
Et c'est un mal divin dont nul ne se défend.
Une mère aurait lu dans les yeux de l'enfant
La fatale langueur de ce mal qui s'ignore.
Elle eût dit : « C'est assez ! » Les vieux disaient : « Encore ! »
Et par leur faute, et dans leurs bras, et sous leurs yeux,
Angelus se mourait, martyr délicieux !
O Nature ! c'était pourtant bien peu de chose :
Laisser vivre un enfant, laisser croître une rose,
Épargner ce dernier supplice à ces deux saints,
Cela n'importait pas beaucoup à tes desseins.
Ne se peut-il donc pas, ô Mère, que tu veuilles
Qu'en un an l'arbrisseau pousse deux fois ses feuilles ?
Et si, sous le soleil d'automne, et trop hâtifs,
Ses rameaux ont donné quelques bourgeons chétifs,
Faut-il toujours, faut-il, hélas ! que tu l'accables
Sous ton hiver et sous tes neiges implacables ?
Pourtant c'était l'espoir de l'antique forêt.
Ces chênes, dont le cercle auguste l'entourait
Et peut-être au printemps jetait sur lui trop d'ombre,
Ne pourront-ils, alors que revient le temps sombre,
Étendre jusqu'à lui leurs grands bras paternels ?
Non, tu ne changes rien aux ordres éternels !
Non ! Avril renaîtra sans que l'arbre renaisse,
Et, retrouvant encore un effort de jeunesse,
Les vieux troncs, tout pourris sous le lierre, verront
Le feuillage épuisé reverdir à leur front ;
Et ces aïeux, dont l'âme altière et résignée
Ne craignait même plus les coups de la cognée,
En voyant ce trépas qui précède le leur,
Les vieux chênes des bois gémiront de douleur !
IV
Or le printemps avait sept fois fleuri ; l'été,
Dardant sur les blés mûrs son or diamanté,
Avait sept fois donné sa moisson, et l'automne
Sa vendange, et l'hiver sa neige monotone.
Auprès des deux vieillards l'enfant avait grandi,
Mais sans prendre cet air libre, vif, étourdi,
Ce goût des jeux bruyants et ce doux caquetage
Qu'on trouve d'ordinaire aux garçons de cet âge :
Sa grâce ? les enfants sont toujours gracieux ?
Était comme voilée et craintive ; ses yeux
Cachaient une douleur dans leur azur sincère ;
Il était pâle et doux comme une fleur de serre ;
Son sourire était rare et contraint. Souffrait-il ?
Peut-être ; mais d'un mal bien lent et bien subtil,
Et qui, ne s'exprimant jamais par une plainte,
Ne pouvait éveiller l'affectueuse crainte
Des deux vieillards naïfs, qui trouvaient justement
L'enfant, dans sa douceur malade, plus charmant.
Pourtant, s'il suffisait, pour que la fleur qui pousse
Embaumât le jardin d'une haleine plus douce
Et pour que l'enfant prît des forces chaque jour,
D'un rayon généreux de soleil et d'amour,
Angelus, qu'entourait deux fois l'amour d'un père,
Aurait dû, tout pareil à la fleur qui prospère,
S'épanouir en fraîche et robuste santé.
Si le baiser longtemps et souvent répété
Faisait éclore seul les roses sur la joue ;
Si la bonté d'un c½ur d'aïeul qui se dévoue,
La tendresse tremblante et toujours en éveil,
Le front à cheveux blancs penché sur le sommeil,
Suffisaient pour servir de garde et de défense
A ce fragile espoir qu'on appelle l'enfance,
Angelus, délivré des langes du berceau,
Aurait dû s'élancer, léger comme un oiseau,
Par la nature et faire en courant bien des lieues,
Fou des insectes d'or et des fleurettes bleues,
Heureux, libre, voulant tout sentir, tout saisir,
Tout connaître, cédant à l'avide désir,
Tapageur, les cheveux emmêlés par les branches,
Mordant les fruits trop verts de toutes ses dents blanches,
Faisant rire avec lui les échos du chemin
Et prenant sans effroi des bêtes dans sa main !
Mais non ! le jeune fils des deux vieux, au contraire,
Par aucun jeu d'enfant ne se laissait distraire.
Souvent, ouvrant ses yeux étonnés et chercheurs,
Il regardait passer les enfants des pêcheurs,
Qui, lorsque revenait la saison douce et belle,
Allaient au bois voisin, en longue ribambelle,
Cueillir des mûres ou chasser les papillons.
Il regardait passer ces gaîtés en haillons,
Qui couraient les pieds nus et d'aurore coiffées,
Et ces blouses, et ces culottes étoffées
De grands-pères, et ces cheveux blonds sans bonnet,
Leur faisait un sourire, et puis s'en revenait,
Marchant à petits pas, rêveur et solitaire,
Tout seul, dans le jardin calme du presbytère.
Quand il voyait l'enfant revenir et s'asseoir,
Son père le soldat, qui tenait l'arrosoir
Ou passait le râteau sur quelque plate-bande,
En écoutant au loin chanter la folle bande,
Grommelait, de son air affable et belliqueux :
« Voyons donc, fainéant, va jouer avec eux. »
Mais l'enfant, sans prêter l'oreille aux cris de fête,
Soupirait, secouait négligemment la tête
Et s'approchait du vieux pour lui dire : « Pourquoi ?
Je m'amuse bien mieux quand je suis avec toi. »
Puis Angelus passait bien des heures à lire ;
Et le savoir n'est pas le père du sourire.
Il lisait trop. D'abord ce désir curieux
Avait rendu le bon curé tout glorieux :
Tel le semeur qui voit prospérer ses semailles.
Ce jeune esprit déjà plein d'heureuses trouvailles,
Ces prompts étonnements, ces vives questions,
Au vieux prêtre inspiraient quelques ambitions,
Car Angelus avait toujours aimé le livre.
A peine avait-il eu jadis besoin de suivre
Le doigt ridé qui montre en tremblant l'alphabet.
Le piège était tentant ; le bonhomme y tombait,
Et parfois sa science était tout étonnée
Quand l'enfant, sachant plus que la leçon donnée,
Avec son éternel « Pourquoi ? » l'embarrassait.
Il ne comprenait pas le danger : il laissait
Angelus absorbé dans ses livres d'estampes,
Et n'apercevait pas palpiter à ses tempes
Les rêves trop pesants pour ce jeune cerveau
Avide avant le temps d'étrange et de nouveau.
Et chaque jour, malgré le calme de l'asile
Où sa vie aurait dû couler, pure et facile,
Dans les fleurs en été, près de l'âtre en hiver,
Malgré le souffle sain et puissant de la mer
Qui caressait son front sans y mettre le hâle,
Angelus devenait plus souffrant et plus pâle ;
Et de ce mal visible à peine, mais profond,
Les vieux ne savaient rien, presque contents au fond
? Car chez les plus aimants l'égoïsme sommeille ?
Que cette enfance fût moins fraîche et moins vermeille,
Mais plus tendre et toujours présente à leur foyer.
Tous deux s'étaient hâtés bien vite d'oublier
Leurs doutes de jadis. On leur eût fait offense
De leur dire à présent ce qu'il faut à l'enfance.
Ils croyaient seulement que leur fils n'était pas
Un être comme un autre, et se disaient tout bas
Que leur affection avait fait ce prodige.
Ils étaient étonnés de leur ½uvre ; et, que dis-je !
De cette ardeur précoce, où déjà s'épuisait
Angélus, leur orgueil paternel s'amusait.
Hélas ! leur ignorance était seule coupable,
Non pas leur c½ur ; et tout ce dont était capable
De soin, de dévoûment et d'amour, en effet,
Leur vieillesse naïve et bonne, ils l'avaient fait.
Mais malgré tout, malgré leur charité divine,
Ils n'avaient pas appris ce qu'il faut qu'on devine ;
Et leurs cerveaux, trop froids, ne pouvaient plus avoir
L'instinct, bien plus puissant encor que le savoir.
Car la grande Nature est jalouse : elle exige
Qu'on ne s'écarte pas des règles qu'elle inflige,
Et ne fait si chétif l'enfant qui naît au jour,
Que pour qu'il soit aimé d'un plus prudent amour
A cause des soucis et des craintes qu'il donne ;
Elle veut que cet ½il flottant et qui s'étonne
Ne puisse supporter l'immense éclat des cieux
Sans l'avoir vu d'abord reflété par les yeux
De la mère, qui veille à côté de la couche ;
Elle veut que, cruelle et rude, cette bouche
Pour y boire le lait morde à même le sein ;
Elle ordonne, dans son immuable dessein,
Un travail réciproque à tous ceux qu'elle affame,
Aux mères pour l'Enfant, aux époux pour la Femme ;
Elle ne peut avoir pitié des célibats ;
Ni les autels sacrés, ni les nobles combats
Ne sauraient un instant plier sa règle austère,
Et toujours elle dit : « Malheur au solitaire ! »
Oui, ces deux justes, oui, ces excellents vieillards,
Dont tous les battements de c½ur, tous les regards
Étaient pour cet enfant adorablement triste,
Ne voyaient pas, dans leur amour presque égoïste,
Que pour cet être, espoir de leur humble maison,
Leur étreinte était une étouffante prison ;
Que sur ce faible front leur sénile tendresse
Appuyait trop longtemps la trop lente caresse ;
Qu'Angelus en souffrait, et que chaque baiser
Venait encore plus l'abattre et l'épuiser ;
Qu'à son sourire, fleur exquise de sa lèvre,
Volaient les papillons obsédants de la fièvre,
Et qu'enfant pressentant déjà le séraphin,
Sans regret et sans plainte il se mourait enfin.
Car Angelus, nature affectueuse et douce,
Ignorait tout à fait le geste qui repousse.
A ces baisers mortels, dont il était brisé,
Toujours il présentait son sourire lassé
Et se jetait au cou du soldat et du prêtre.
On meurt d'être aimé trop comme de ne pas l'être,
Et c'est un mal divin dont nul ne se défend.
Une mère aurait lu dans les yeux de l'enfant
La fatale langueur de ce mal qui s'ignore.
Elle eût dit : « C'est assez ! » Les vieux disaient : « Encore ! »
Et par leur faute, et dans leurs bras, et sous leurs yeux,
Angelus se mourait, martyr délicieux !
O Nature ! c'était pourtant bien peu de chose :
Laisser vivre un enfant, laisser croître une rose,
Épargner ce dernier supplice à ces deux saints,
Cela n'importait pas beaucoup à tes desseins.
Ne se peut-il donc pas, ô Mère, que tu veuilles
Qu'en un an l'arbrisseau pousse deux fois ses feuilles ?
Et si, sous le soleil d'automne, et trop hâtifs,
Ses rameaux ont donné quelques bourgeons chétifs,
Faut-il toujours, faut-il, hélas ! que tu l'accables
Sous ton hiver et sous tes neiges implacables ?
Pourtant c'était l'espoir de l'antique forêt.
Ces chênes, dont le cercle auguste l'entourait
Et peut-être au printemps jetait sur lui trop d'ombre,
Ne pourront-ils, alors que revient le temps sombre,
Étendre jusqu'à lui leurs grands bras paternels ?
Non, tu ne changes rien aux ordres éternels !
Non ! Avril renaîtra sans que l'arbre renaisse,
Et, retrouvant encore un effort de jeunesse,
Les vieux troncs, tout pourris sous le lierre, verront
Le feuillage épuisé reverdir à leur front ;
Et ces aïeux, dont l'âme altière et résignée
Ne craignait même plus les coups de la cognée,
En voyant ce trépas qui précède le leur,
Les vieux chênes des bois gémiront de douleur !
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chocadia, Posté le lundi 25 mai 2015 12:14
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